Entreprises et Marchés

Conjoncture : 800 milliards de FCFA pour subventionner le carburant

« Les subventions du carburant constituent un véritable casse-tête pour les autorités camerounaises, la note devenant de plus en plus salée pour être supportée par le trésor public ».

Au rythme des décaissements actuels et du fait des crises multiformes ayant entrainé la flambée du prix du baril de pétrole sur le marché international, le ministère des Finances dans ses dernières projections révèle que l’Etat pourrait au minimum dépenser 780 milliards de FCFA (1,2 milliard de dollars) pour subventionner le carburant, une enveloppe qui représente 13 % du budget national.
Pourtant, dans la loi de finances 2022, les subventions de carburant étaient initialement prévues pour 120 milliards de FCFA (186 millions de dollars), avant que cette enveloppe ne soit portée à 480 milliards de FCFA (745 millions de dollars) dans le collectif budgétaire suite à la modification de la loi de finance en juin dernier. Selon toute vraisemblance, ces interventions impactent sérieusement sur la trésorerie de l’Etat laissant entrevoir des lendemains incertains dans « un contexte marqué par les multiples sollicitations, notamment les dépenses afférentes à la sécurité dans les régions en crise », précise-t-on.
Néanmoins, rassurent les pouvoirs publics « les interventions de l’Etat se feront dans les proportions raisonnables et dans le strict respect du cadre budgétaire et les entreprises ayant des difficultés sont encouragées à faire usage auprès des banques commerciales de la place des garanties contenues dans la Loi des finances pour l’année 2022 à hauteur de 200 milliards de FCFA (310 millions de dollars) ».
Les subventions de carburant sont au centre d’une discorde entre le Cameroun et le Fonds monétaire international (FMI), car d’après Bretton Woods l’Etat ne devrait plus supporter cette charge au risque de compromettre la réalisation du programme économique et financier objet d’une mission en juin dernier dans le cadre de la revue des accords au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) et du Mécanisme élargi de crédit (MEDC).
Les autorités qui redoutent des conséquences sociales qu’une hausse des carburants pourrait entrainer font feu de tout bois pour maintenir cette perfusion. Jusqu’à quand ? Difficile de le savoir.