L’imprévisible Paul BIYA

Passé l’euphorie de l’accession à la magistrature suprême, l’homme du 6 novembre 1982 rattrapé par les réalités du pouvoir, se fait le sourd, le muet, l’aveugle et parfois le mort, mais surprend toujours.
Le voilà donc âgé de 81 ans (13 février 1933 – 13 février 2014) et, depuis 32 ans (6 novembre 1982), président de tous les Camerounais : du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, de l’intérieur à l’extérieur. Président de ceux qui, avec leurs tripes et à leur manière, l’ont aimé, adulé, suivi, servi, haï, combattu, dénigré, trahi, dans ses promesses, ses slogans, ses grandes ambitions, ses grandes réalisations, ses discours, ses embardées, ses moments de grâce, ses vicissitudes. 81 ans dont 52 d’une vie toute sacrifiée à la politique et consumée par elle ; d’abord par les rayons du « soleil » (emblème de l’Union nationale camerounaise, UNC), puis par « la flamme » (emblème du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, RDPC), formation politique dont il reste et demeure le président fondateur depuis le 24 mars 1985.