Compétitivité : 136 milliards de FCFA mobilisés pour soutenir l’import-substitution

La transformation locale devrait gagner en intensité cette année en vue de réduire des importations puisque les pouvoirs publics ont réservé d’importants crédits budgétaires pour permettre aux administrations impliquées dans le processus d’import-substitution d’accompagner efficacement les producteurs locaux. La matérialisation de ce programme nécessitera une enveloppe globale de 136 milliards FCFA (224 millions de dollars) en 2023 contre 33 milliards de FCFA (54 millions de dollars) lors du précédent exercice.
Selon le gouvernement, ces mesures visent l’amélioration du dispositif de promotion des secteurs agricole, de l’élevage et de la pêche et l’aménagement des mesures additionnelles spécifiques pour les entreprises de transformation de la matière première locale et bien d’autres ont pour principal objectif de réduire les coûts de production des entreprises afin de rendre leurs produits disponibles et à moindre coût sur les marchés pour les consommateurs.
« Il ne s’agit pas de mesures d’enrichissement des producteurs sans impact sur les prix, ou encore de production à moindre coût pour une exportation illicite au profit des pays voisins sans approvisionnement du marché local au préalable », a précisé le ministre des Finances, Louis Paul Motazé. D’où l’implication attendue de tous les acteurs de la chaine de production pour la promotion des produits « Made in Cameroun », ce devrait permettre à l’économie nationale d’augmenter les chances de renforcer son autosuffisance et de relancer le marché intérieur.
Pour l’heure, difficile de savoir si l’import-substitution pourrait mettre fin au déficit du commerce extérieur qui se creuse au fil des ans celui-ci s’étant élevé à 1478 milliards de FCFA (2,3 milliards de dollars), soit une aggravation en valeur absolue de 103 milliards de FCFA (165 millions de dollars) et une hausse de 7,5% en valeur relative par rapport au précédent exercice.
Le Cameroun qui vise une croissance de 4,6% en 2023 contre 4,2% en 2022 grâce à la production locale devrait au regard de la conjoncture internationale, misé sur un certain nombre d’indicateurs pour atteindre ces objectifs de croissance. Outre la Stratégie Nationale de Développement 2030 (SN30) qui prévoit notamment de consacrer 40% des dépenses de l’Etat à l’investissement contre 30% dans par le passé, il y a la réduction des dépenses d’investissements à 22,1 % contre 36,3% précédemment.