SONARA : un nouvel accord pour la restructuration de la dette

Le rééchelonnement de la dette de la Société nationale de raffinage (SONARA) a franchi un nouveau palier avec la signature d’une convention de rééchelonnement et de remboursement de sa dette vis-à-vis du groupe PSTV, un fournisseur de pétrole brut et de produits pétroliers.
L’accord paraphé le 26 janvier 2023 par le ministère des Finances et le négociant PSTV basé à Dubaï, stipule que le délai d’apurement de la dette de 8,5 milliards de FCFA (14 millions de dollars) a été repoussé de dix ans assorti d’un taux d’intérêt de 5,5%. Cette restructuration de la dette tient compte des règles édictées en la matière, rassure-t-on, notamment l’égal traitement des créances bancaires et traders; la prise en compte des dettes consolidées au 31 décembre 2019; la domiciliation des ressources issues de la ligne « soutien à la raffinerie » de la structure des prix produits pétroliers dans un compte spécial ouvert à la banque centrale; la soutenabilité du compte spécial de la SONARA.
En septembre 2022, une convention similaire avait déjà été signée avec le trader suisse Vitol, pour une dette de 185 milliards de FCFA (234 millions de dollars). « Nous sommes lancés dans un processus de restructuration de la Société nationale de Raffinage (Sonara). Il y a plusieurs étapes à traverser dont l’une est de faire face à la dette de cette entité publique. Nous avions déjà signé une convention de même nature avec l’un des gros Traders, Vitol. On vient d’en signer avec un autre. Nous sommes heureux que le mécanisme que le chef de l’État a mis en place marche et que les remboursements seront faits à temps », a précisé le ministre des Finances, Louis Paul Motaze.
Suite à l’incendie du 31 mai 2019 qui a endommagé l’unique raffinerie du pays, le gouvernement avait annoncé pour 2022 les travaux de réhabilitation et de restructuration de la SONARA après « le très haut accord » du chef de l’Etat. Une réhabilitation/restructuration principalement adossée sur trois piliers : d’abord le redémarrage de la raffinerie dans la configuration finale du projet SONARA 2010 prévoyant l’extension et la modernisation des installations ce qui devrait porter la capacité de production de 2,2 millions de tonnes de barils par an à 3,5 millions de tonnes ; ensuite l’accomplissement préalable de toutes les mesures d’accompagnement devant tenir compte des résultats de l’audit et enfin l’exécution de cette option dans le cadre du Partenariat public/privé (PPP).
Le gouvernement camerounais évalue le coût des travaux à 250 milliards de FCFA (405 millions de dollars). Un investissement qui permettrait de remettre sur pied la raffinerie, l’incendie ayant endommagé 7 des 13 des unités de production et consumé 10 millions de litres de pétrole brut. D’après des sources, la SONARA ploie sous une énorme dette estimée à près de 700 milliards de FCFA (1,1 milliard de dollars) essentiellement contractée auprès des banques et des traders.
Avec Financial Afrik