Patronat: fusion annoncée entre le GICAM et ECAM

Les deux principales organisations patronales du pays, en l’occurrence, le Groupement interpatronal du Cameroun (GICAM) et Entreprises du Cameroun (ECAM) vont fusionner pour devenir un seul regroupement patronal. C’est la substance d’une note datant du 31 mars 2023 que le Président du GICAM, Célestin Tawamba (photo,en lunettes), a adressé aux adhérents avec pour objet « fusion du GICAM-ECAM ».
La création d’un seul mouvement patronal « au sein de la maison commune qu’est le GICAM », a pour objectif de renforcer les capacités opérationnelles des milieux d’affaires et d’accroître leur poids vis-à-vis des pouvoirs publics et des instances internationales dans l’optique d’améliorer les conditions d’investissement au Cameroun. Pour y parvenir, un cadre de concertation dénommé « coordination patronale » mis sur pied depuis quelque temps a permis de déblayer le chemin.
« Forts de ces résultats tangibles et confortés dans l’idée que l’union des deux entités permettra d’obtenir des avantages plus significatifs pour les entreprises, considérant qu’un patronat devient plus puissant s’il est renforcé par le nombre accru de ses membres et plus représentatif dans son interlocution avec les pouvoirs publics et les instances internationales, les deux organisations patronales ont décidé de fusionner », précise Célestin Tawamba. « Aussi, pour donner à l’appropriation à l’unanimité de nos de conseils d’administration respectifs, le président Protais Ayagma et moi-même, procéderons-nous très prochainement à la signature du traité de fusion y relatif », a-t-il poursuivi.
Cela fait quelque temps que le retour à une seule organisation patronale est envisagé dans les milieux d’affaires. Ce qui s’apparente comme une « correction » d’autant que les fondateurs d’ECAM sont des membres du GICAM qui avaient décidé de partir de la maison-mère en signe de contestation contre une « mauvaise transition » il y a une quinzaine d’années lorsqu’il fallait trouver un remplaçant à André Siaka.
Ironie du sort, parmi ces « contestataires » et futurs fondateurs d’ECAM, figuraient en bonne place, Protais Ayangma, porté à la tête de la nouvelle organisation patronale avec pour vice-président, Célestin Tawamba. Ce dernier a opéré un « retour gagnant » en devenant président du GICAM en 2017 a dès lors, officiellement tendu la main « à ceux qui, pour une raison ou pour une autre, ont tourné le dos à notre groupement ». A travers cette fusion annoncée, l’on peut d’ores et déjà dire que le président sortant du GICAM a atteint son objectif alors que se profile à l’horizon, l’élection d’un nouveau bureau aux multiples enjeux…
Selon toute vraisemblance, les deux regroupements patronaux qui concentrent près de 90% d’entreprises ont compris la nécessité d’unir leurs efforts, convaincus que les intérêts des investisseurs devraient primer sur des considérations personnelles. Reste à espérer que cette fusion atteindra les objectifs escomptés, « l’érection d’un patronat toujours plus fort et plus puissant au service de l’entreprise qui est la seule gagnante afin de prospérer le Cameroun ».
Toutefois, tenant compte de l’agenda qui prévoit courant 2023 l’élection d’un nouveau bureau du GICAM, cette fusion avec ECAM pourrait ne pas être sans conséquence.
Avec Financial Afrik