CEMAC : perspectives économiques incertaines à court et moyen termes

La reprise des activités économiques dans les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) devrait rester incertaine au cours des prochains mois et années; un environnement traduisant dans les faits, une conjonction de plusieurs signaux contradictoires en corrélation avec des incertitudes de l’économie mondiale qui continuerait de subir les contrecoups des crises multiformes.
Comme les deux précédents exercices pendant lesquels l’activité est restée modérée, au cours de l’année 2023 et sur la période 2024-2026, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) table sur une progression moyenne du Produit intérieur brut (PIB) réel autour de 3,0 % en lien avec le secteur privé non pétrolier dynamique. Pendant la période de référence, l’inflation devrait rester largement au-delà de la barre tolérable de 3,0 % jusqu’en 2025, celle-ci devant atteindre son pic à 7,0 % entre le deuxième et le troisième trimestre 2023, avant de commencer sa décélération pour se situer autour de 4,3 % en fin 2024 et 3,2 % à l’horizon 2025.
Analysant des facteurs de risque qui pèsent sur la stabilité monétaire et des développements observés sur le marché monétaire, d’une part, et au regard des perspectives macroéconomiques de la CEMAC à court et à moyen termes, d’autre part, le Comité de Politique Monétaire (CPM) réuni en sa première session annuelle le 27 mars dernier à Yaoundé, a décidé de relever de 50 points de base le Taux d’intérêt des appels d’offres (TIAO) et le Taux de la Facilité de Prêt Marginal.
Parmi les principaux facteurs de risque, l’on note l’accélération des prix des produits alimentaires et manufacturés importés par les pays de la CEMAC; le relèvement des prix des produits pétroliers à la pompe dan trois des six pays de la zone; la recrudescence des catastrophes climatiques qui impacterait négativement le rendement de la production vivrière locale ; les perturbations des circuits d’approvisionnement du fait des risques sécuritaires; la poursuite de la dépréciation de l’euro vis-à-vis du dollar, provoquant une augmentation du service de la dette extérieure libellé en dollar et un surenchérissement des importations; les retards possibles dans le décaissement des financements extérieurs en cas de non conclusion des revues des programmes en cours d’exécution ; les efforts insuffisants de rapatriement des recettes d’exportation, y compris par les sociétés pétrolières et l’utilisation éventuelle des marges dégagées par la restructuration des créances consolidées sur les trésors publics nationaux.
Avec Financial Afrik