Filière oléagineuse : vers un rebond de la production de l’huile de palme

La production de l’huile de palme en régression ces dernières années pour des raisons structurelles couplées à la crise sécuritaire dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest qui font partie des principaux bastions agricoles, pourrait repartir à la hausse avec le regain d’activité observé dans cette partie du pays. Après une augmentation de 55000 tonnes en 2021 faisant passer la production nationale de 210000 tonnes à 265000 tonnes en 2022, soit une hausse de 26%, les projections du ministère de l’Agriculture et du Développement rural tablent sur une production de 300000 tonnes cette année.
Une évolution positive qui devrait avoir pour conséquence une disponibilité plus accrue du produit parmi les consommateurs et la baisse des importations alors que celle-ci culminent en moyenne à 100000 tonnes par an pour combler le déficit structurel. Selon l’Association des raffineurs oléagineux du Cameroun (ASROC), la demande annuelle en huile de palme se situe autour de 400000 tonnes. L’extension des activités, la rénovation des plantations et l’amélioration des techniques culturales laissent croire que la production de cette denrée de grande consommation devrait enregistrer des améliorations quantitatives et qualitatives et permettre de combler le déficit d’ici les cinq prochaines années.
L’organisation la semaine dernière de la première édition du Festival des noix de palme baptisé « Ngand Biton » à Eséka dans la région du Centre révèle une fois de plus l’importance qu’occupe cette plante oléagineuse dans le quotidien des populations et dans l’économie nationale. Avec plus de 200000 petits producteurs répertoriés, s’ajoutent de gros producteurs constitués d’entreprises industrielles à l’instar de la Société camerounaise des palmeraies (SOCAPALM) et de la Cameroon development corporation (CDC).
De l’avis des consommateurs, le déficit observé ces dernières années a entrainé un renchérissement de coût de l’huile de palme, le litre étant passé de 500 FCFA (0,82 dollar) à 800 FCFA (1,32 dollar), avec des pics atteignant 1000 CFA (1,65 dollar). En plus de la consommation en hausse dans les ménages, la demande pour les besoins industriels est énorme avec la construction des savonneries dont l’huile de palme constitue l’une des principales matières premières.
Avec Financial Afrik