Economie et Finance

Convention : 200 milliards de FCFA pour accompagner les PME

Le gouvernement camerounais à travers le Ministère des Finances, a procédé le 16 août 2023 avec les établissements de crédits et de microfinance à la signature de la convention de garantie de portefeuille. C’est pour la troisième année consécutive que l’Etat du Cameroun reconduit ce mécanisme de financement en vue de soutenir l’outil de production. Il s’agit d’un partage de risque de crédit offert aux établissements de crédit et de microfinance par l’Etat pour assurer le financement des Très petites entreprises (TPE) et des Petites et moyennes entreprises (PME) qui font face aux difficultés de financements bancaires.

Cette année, une cinquantaine de structures de crédit, dont 15 banques et 37 Etablissements de microfinance (EMF) sont concernées par « la mise en œuvre effective de la facilité de garantie de l’Etat aux entreprises, telle que prévue par la loi de finances 2023 ». Cette loi habilite le gouvernement au titre des emprunts intérieurs à accorder aux entreprises publiques et privées une enveloppe globale de 200 milliards de FCFA (358 millions de dollars).

D’après des informations, 140 milliards de FCFA représentant 70% de cette garantie souveraine sont réservés aux entreprises privées, tandis que 60 milliards de FCFA, c’est-à-dire 30% de l’enveloppe reviennent aux entreprises publiques. Toutefois, selon les dispositions réglementaires, le taux limite de couverture de la garantie est plafonné à 30% des sommes dues à la date d’exigibilité de la créance pour les grandes entreprises et 70% pour les PME. Ce plafond peut être ajusté par l’Etat à 60% pour les grandes entreprises et à 80% pour les PME opérant dans les zones économiquement sinistrées de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Par ailleurs, « les établissements prêteurs peuvent demander, aux entreprises, d’autres suretés sur la partie du prêt non couverte pour la garantie de l’Etat ».

La garantie courre jusqu’au 31 décembre prochain concerne tous les secteurs de production prioritaires, plus précisément ceux fixés dans la Stratégie Nationale de Développement 2030 (SND 30). Il s’agit entre autres de la production agropastorale et halieutique avec un accent sur le maïs, le riz, le poisson et généralement les produits substituts des biens d’importation comme le soja, l’agro-industrie, l’industrie de l’énergie surtout les énergies renouvelables, le textile- confection-cuir ; l’artisanat ; la métallurgie-sidérurgie ; la chimie-pharmacie principalement la production d’engrais, les emballages, produits cosmétiques et pharmaceutiques.

Faut-il le préciser, les PME représentent plus de 90% du tissu économique du Cameroun et contribuent pour près de 34% au Produit intérieur brut (PIB). Toutefois, ce segment de production est particulièrement fragile aux chocs endogènes et exogènes du fait des difficultés de financement, notamment l’accès aux crédits bancaires faute de pouvoir offrir des garanties de remboursement.  Une situation qui écourte leur durée de vie, avec une moyenne en deçà de dix ans d’après des études du Groupement interpatronal du Cameroun (GICAM).

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