Idrissa Nassa : « La vision de Coris Bank est de conquérir la zone CEMAC »

Dans un Entretien exclusif à Financial Afrik, Idrissa Nassa, Président du groupe Coris Bank International affiche ses ambitions pour l’extension des activités du groupe bancaire en Afrique, avec en point de mire, les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
Coris Bank International a annoncé, en juin, la reprise des activités de Société Générale en Mauritanie et au Tchad. De manière générale, quelle est votre stratégie d’expansion en Afrique ?
Coris est un groupe bancaire et de méso finance présent dans huit pays de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) et une présence hors zone UEMOA.
Notre vision du développement de la banque, c’est d’étendre notre réseau en Afrique. Nous avons amorcé notre expansion en Afrique centrale et dans le temps explorons les opportunités dans les zones à fort potentiel. Comme vous le savez, nous assistons aujourd’hui à un nouveau vent de concentration et de retrait des multinationales. Il y a des filiales de multinationales installées depuis les années des indépendances ou même bien avant sur le continent, et beaucoup ont des politiques de recentrage appliquées en ce moment entrainant des retraits, dans un certain nombre de pays. Mais il faut dire que cela aussi a été occasionné par l’émergence des groupes régionaux comme Coris et d’autres groupes bancaires qui prennent toute la place et qui ont compris en réalité l’activité, la flexibilité, l’agilité à travailler avec les clients au niveau de l’Afrique, avec les populations africaines et ce qui nous amène effectivement à avoir des opportunités d’acquisition sur le plan du continent. C’est dans cet élan que le groupe a pu justement travailler sur ces types de dossiers, ces opportunités-là et nous avons entamé notre entrée en Afrique centrale avec la filiale de Société Générale Tchad. Et également la filiale de Société Générale Mauritanie, ce qui portera à la présence du groupe dans onze (11) pays.
Concrètement, quels sont vos projets sur le court et moyen terme ?
Il faut dire que sur la méso finance, nous avons trois autres projets en cours. Nous avons l’ouverture d’une filiale de méso finance au Bénin, au Sénégal et en Côte d’Ivoire. Ce qui portera à quatre (4) d’ici la fin de cette année, le nombre des filiales de méso finances du Groupe.
Vous êtes entré maintenant avec le Tchad sur le marché de la CEMAC. Quelles sont vos ambitions pour la région de l’Afrique centrale ? Est-ce que vous avez d’autres projets dans d’autres pays de la région ?
Notre ambition au niveau de la zone CEMAC, c’est de conquérir l’ensemble des pays de la CEMAC comme nous l’avons fait déjà au niveau de l’UEMOA parce que ces pays ont les mêmes caractéristiques que les pays de présence actuelle du groupe. Et tous ces pays nous intéressent. Alors nous avons une opportunité certes qui nous permet de rentrer dans la CEMAC à travers le Tchad ; mais notre ambition, c’est de nous étendre en fait sur l’ensemble de cette région. Voici notre feuille de route actuelle.
Un mot pour finir cet entretien.
Je voudrais tout simplement vous remercier pour cette opportunité que vous nous donnez de présenter les ambitions du groupe, de dire ce pourquoi nous sommes là mais aussi féliciter l’excellent travail que vous êtes en train de faire et prier surtout pour notre sous-région qui connaît énormément de perturbations. Au Niger, avec les problèmes que nous connaissons au plan sociopolitique. Nous, en tant qu’investisseurs, notre souhait c’est que nos Etats soient stables, qu’il y ait la paix pour permettre véritablement le développement économique et social avec la contribution des systèmes financiers et des systèmes bancaires en particulier sur lesquels nous essayons de travailler. Et comme vous le savez, nous sommes le troisième groupe bancaire aujourd’hui (dans l’Uemoa, Ndlr) et donc tout ce qui touche à la perturbation politique, à la perturbation économique des Etats aujourd’hui a forcément une répercussion sur nos groupes, sur nos filiales et nous souhaitons vraiment que Dieu accompagne notre sous-région afin que nous continuions de connaître la croissance que nous avions déjà connue et que les populations puissent continuer leur développement.
NB : Lire l’intégralité de l’entretien: www.financialafrik.com