CEMAC : Perspectives économiques incertaines selon la BEAC

L’activité macroéconomique dans les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) reste largement tributaire de l’environnement international. Comme lors du précédent semestre, les perspectives à court terme observeront le même schéma rapporte la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) qui s’appuie notamment sur les travaux du Comité de stabilité financière en Afrique centrale (CSF-AC) dont la première session annuelle s’est tenue en août dernier.
« Face à la montée des tensions inflationnistes et à la persistance du conflit Russo-Ukrainien, l’activité économique sous régionale s’est décélérée en rapport principalement avec le ralentissement des activités dans les secteurs pétrolier et non pétrolier. Cette tendance devrait se maintenir car fortement tributaire de l’évolution du contexte international incertain », précise-t-on.
En dépit de quelques avancées découlant des dernières assises en décembre 2022, les membres à consolider les efforts afin d’accélérer leur mise en œuvre. Analysant les risques et les vulnérabilités pesant sur le système financier de l’Afrique Centrale, « le CSF-AC a relevé que la situation demeure globalement stable, mais dépendante de la conjoncture mondiale. Par conséquent, il a invité ses membres à redoubler de vigilance et à renforcer les actions visant à préserver la stabilité financière sous régionale ».
Faut-il le préciser, la taux d’inflation en zone CEMAC se situe à 6%, soit le double toléré qui est de 3% dans la sous-région. C’est dire qu’en dehors du contexte international qui impacte largement sur les activités, la situation endogène des Etats est loin d’être favorable. Projeté à 2,9%, le taux de croissance dans la zone CEMAC en 2023 devrait connaitre une légère baisse pour se situer autour de 2,7% a-t-on appris au terme de la première session du Comité de politique monétaire (CPM) de la BEAC en mars dernier. En relation avec ces difficultés économiques, au cours des derniers mois, des agences de notation ont dégradé la note de souveraineté des pays de la sous-région, traduisant ainsi le non-respect de leurs engagements vis-à-vis de leurs créanciers, notamment le remboursement à temps des dettes concédées auprès des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux ; de même, les enjeux sécuritaires sont énormes, ce qui participe à plomber des activités, des incohérences dans l’implémentation des programmes de réformes économiques et financières, sans oublier des menaces que constituent le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent où certains pays de la CEMAC sont épinglés