Les efforts conjugués des pouvoirs publics et de la société Energy of Cameroon (ENEO), le concessionnaire du service public d’électricité portent des fruits, malgré un environnement économique qui impacte ce secteur d’activité. Au cours des dix dernières années, ENEO a investi plus de 340 milliards de FCFA pour améliorer l’offre en énergie électrique. Des investissements selon un récent rapport de la Banque mondiale (BM) qui ont permis de porter le taux d’accès à l’électricité à 65% en 2022 contre 56 % une décennie plus tôt. De manière concrète, cette montée en puissance s’explique notamment par d’importants investissements consentis aussi bien dans le segment production que celui de la distribution, ce dernier ayant engrangé 40% des investissements globaux.  

« Il reste que les besoins croissants à satisfaire appellent une augmentation des ressources financières. Les besoins sont estimés, selon les sources, entre 600 et 1000 milliards de francs CFA pour améliorer de manière consistante le réseau de distribution. Le plan d’urgence présenté par le ministre de l’Eau et de l’Energie récemment et soutenu partiellement par la Banque mondiale vise à développer des infrastructures prioritaires de transport (SONATREL) et de distribution (Eneo), devant permettre d’évacuer l’électricité vers les zones industriels (en attente de 320 MW) et à la vulgarisation des compteurs prépayés », a indiqué l’entreprise dans son rapport annuel 2022.

Pendant la période de référence, ENEO a branché en moyenne 100 000 ménages chaque année, contre 50 000 sous AES-SONEL les années d’avant, et 15000 sous SONEL avant 2001. Faut-il le souligner, des investissements en sus ont amélioré de manière perceptible, la production, les réseaux de distribution, du commercial et des systèmes d’information. « Ces actions ont permis à Eneo de maintenir à un niveau élevé le taux de disponibilité des grands barrages à plus de 95%, mais aussi de contribuer fortement à l’amélioration de la qualité de service technique et à la croissance du taux d’accès à l’électricité du pays, passé de 56% en 2014 à 65% en 2020, selon la Banque mondiale, et à 70% selon le Gouvernement », précise le document.

Toutefois, au-delà des chiffres encourageants, les difficultés restent énormes. En effet, clients et usagers subissent encore des effets néfastes des coupures d’électricité, les délestages, les baisses de tension sans oublier le gros enjeu qui consiste à assurer un taux d’accès de 100% en électricité à l’ensemble de la population. Un objectif dont la réalisation découle d’une combinaison de synergies entre l’Etat et les autres acteurs intervenants dans ce secteur.  

Présentée comme l’une des cinq plus grandes entreprises du pays en termes de chiffre d’affaires comme de nombre de personnes employées, ledit rapport annuel renseigne qu’« ENEO a maintenu en 2022 sa contribution à la lutte contre le chômage ». Dans ce sillage, l’entreprise a recruté 133 nouveaux employés pour compenser des départs principalement des départs à la retraite. Ce qui porte à plus de 1200 camerounais ayant rejoint ENEO depuis 2014. Par ailleurs, au-delà de ses 3600 employés permanents, ENEO permet à quelques 600 entreprises sous-traitantes d’entretenir plus de 10 000 emplois.