BVMAC: apport « insignifiant » dans le financement des économies de l’Afrique centrale
Le fait est singulier pour ne pas être relevé. La Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC) a terminé sa séance de cotation du 30 décembre 2022 sans aucune transaction, toutes les valeurs cotées clôturent la séance inchangées par rapport à leurs cours des précédentes cotations, y compris le compartiment « C » des obligations où les valeurs sont cotées pied de coupon.
Plus de trois ans après la fusion de la BVMAC, le marché financier de l’Afrique centrale peine à se démarquer comme un véritable instrument de financement des économies de la sous-région. En dépit des engagements des Etats de la CEMAC d’amener des entreprises nationales à se coter en bourse, le marché ne compte que seize émetteurs ; six inscrits au compartiment de la cote parmi lesquels quatre émetteurs du Cameroun, un émetteur du Gabon et un autre de la Guinée équatoriale tandis que sur les dix lignes obligataires, deux sont du Cameroun, deux autres du Gabon et une du Congo. Une ligne à caractère régional, en l’occurrence, la Banque de Développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC) et trois obligations privées camerounaises.
La capitalisation boursière et encours des titres de dettes s’élève globalement à 936 milliards de FCFA (1,5 milliard de dollars), soit 872 milliards de FCFA (1,4 milliard de dollars) pour la capitalisation des obligations et près de 64 milliards de FCFA (104 millions de dollars) pour le compartiment des actions. Sur ces bases, au terme de l’exercice 2022, la contribution de la BVMAC au financement des économies de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) se situe à 1,6 % du Produit intérieur brut (PIB) régional, rapporte le bulletin officiel de la cote.
Force est de constater que la BVMAC est encore loin de jouer le rôle de catalyseur des économies de la sous-région alors que celles-ci ont besoin d’instruments de financement appropriés pour assurer leur développement. Reste à espérer que les Etats de la CEMAC prennent véritablement leurs responsabilités pour faire de ce marché financier un vecteur de croissance et d’émergence de l’Afrique centrale.