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CEMAC : derniers réglages avant le sommet des chefs d’Etat

Le Cameroun accueillera le 17 mars 2023, la 15eme session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Une rencontre en présentiel qui devrait réunir autour du Camerounais Paul Biya, le président en exercice, ses cinq autres homologues qui, selon des sources proches de la Commission de la CEMAC et de la présidence de la République camerounaise ont tous confirmé leur participation effective.

Il s’agit de Faustin Archange Touadéra (Centrafrique), Dénis Sassou Nguesso (Congo), Ali Bongo Ondimba (Gabon), Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée équatoriale) et Idriss Mahamat Deby Itno (Tchad). Ainsi, « sauf changement dernière minute, nous pouvons dire à 72 heures de l’événement que tous les chefs d’Etat assisteront à ce sommet dont l’importance n’est plus à signaler», a –t-on indiqué.

Selon des informations, « le déploiement observé dans les plus hautes sphères de l’Etat le prouvent à suffisance ; tout laisse croire que conscients des enjeux, les dirigeants de la CEMAC voudraient donner un coup d’accélérateur à l’intégration et au développement de la sous-région », a confié un diplomate.

En séjour depuis quelque temps dans son village Mvomeka’a, dans le Sud du pays, le président Paul Biya devrait incessamment regagner Yaoundé alors que s’ouvre le 15 mars 2023 dans la capitale camerounaise, le conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique Centrale (UEAC) chargé d’éplucher les derniers dossiers qui seront soumis à l’examen et à l’approbation des chefs d’Etat.

Sont également annoncés, le représentant du Fonds monétaire international (FMI) dont le directeur général adjoint, Kenji Okamura séjourne déjà au Cameroun, ainsi qu’un représentant du gouvernement  français qui pourrait être le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire.

Leur présence se justifie respectivement parce que le FMI a signé des accords avec les pays de la zone qui conduit actuellement à l’implémentation du programme de réformes économiques et financières dans le cadre de la troisième revue des accords triennaux au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) et du Mécanisme élargi de crédit (MEDC) ; et sur l’avenir du Franc CFA avec des « dissonances » dans ce dossier, les pays de la CEMAC ayant émis depuis quelque temps l’idée de mener une « réflexion approfondie » sur les conditions et le cadre d’une nouvelle coopération monétaire avec la France.

Par ailleurs, le dossier sur la cryptomonnaie semble plus « technique » que « pratique », ce qui pourrait amener les dirigeants à prendre une décision « politique » d’autant que le rapport de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) et les prescriptions du conseil ministériel de l’Union monétaire de l’ Afrique centrale (UMAC) sont officiellement contre l’instauration du bitcoin comme moyen de paiement dans la zone CEMAC. Ce qui va à l’encontre de la Centrafrique qui avait choisi la cryptomonnaie comme moyen de paiement aux côtés du Franc CFA.

Au sujet de la circulation des personnes et des biens, difficile de savoir si les lignes vont bouger, le Gabon et la Guinée équatoriale qui continuent d’exiger le visa aux ressortissants intra-communataires au risque d’être « envahi » ne seraient pas prêts à laisser du lest. Toutefois, une « décision politique » n’est pas à exclure…Pourtant, ce dossier constitue une épine dans le processus d’intégration régionale même si le Cameroun, le Congo, la Guinée équatoriale et le Tchad semblent déterminer à aller de l’avant.

Dans ce sillage, la mise en œuvre du Programme des réformes économiques et financières (Pref-Cemac) constitue un sujet important, au moment où la CEMAC projette de lancer la deuxième phase des projets intégrateurs à travers la dotation des infrastructures physiques reliant différents pays.

L’autre enjeu du sommet, et conformément à la vision de l’Union africaine (UA), c’est la rationalisation des Communautés économiques régionales (CER) avec la création d’une seule communauté économique. Une option qui préfigure la fusion de la CEMAC et de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) et la Communauté économique des pays des Grands Lacs -CEPGL). La présence annoncée des délégations desdites institutions étant une indication sur le processus de rationalisation en cours.

Pour le reste, la nomination des responsables dans les institutions sous-régionales ne devrait pas particulièrement poser un problème conformément au principe rotations de postes en vigueur depuis 2016. De quoi espérer un nouveau départ pour le développement de la sous-région, où l’on a plus besoin d’actes que de beaux discou

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