Cameroun-FMI : retour aux contrats de performance pour les entreprises publiques
L’on est loin de sortir des tumultes entre le Cameroun et le Fonds monétaire international (FMI). Plus de trois décennies après le Programme d’ajustement structurel (PAS) imposé au Cameroun par Bretton Woods et dont l’une des conséquences négatives sur l’économie nationale a été la signature des contrats de performance des entreprises publiques, le FMI est revenu à nouveau sur ces vieilles recettes. S’il est vrai que le contexte économique n’est pas le même, l’on se demande pourquoi recourir aux dispositions qui n’ont pas fait leurs preuves.
Dans le cadre de la validation de la quatrième revue de l’accord triennal 2021-2024 devant permettre au Cameroun de bénéficier d’un financement global de 375 milliards de FCFA (689 millions de dollars) sur la période de référence et favoriser l’implémentation du programme des réformes économiques et financières adossé sur la Facilitation élargi du crédit (FEC) et le Mécanisme élargi du crédit (MEDC), le FMI demande au gouvernement camerounais de renouer avec des contrats de performance pour les entreprises publiques ayant « échappé à la privatisation ».
Concrètement, il sera question pour ces entreprises, « l’obligation de satisfaire à la mission de service public, l’évaluation des coûts unitaires (comme base de paiement des subventions), ainsi que des indicateurs de qualité, à publier avec les rapports d’évaluation ». Sur la base des « recommandations » du FMI, les autorités camerounaises ont arrêté une liste d’entreprises publiques de la première à la quatrième catégorie qui vont signer ces engagements.
Le chronogramme prévoit que les premiers contrats seront signés en novembre prochain concernent la Cameroon telecommunications (CAMTEL), la Cameroon airlines corporation (CAMAIR-CO), la Cotonnière industrielle du Cameroun (CICAM) et le Port autonome de Douala (PAD). La deuxième phase dont les études ont été initiées concerne cinq autres entreprises, notamment l’Agence de régulation des télécommunications (ART), la Cameroon Water Utilities (CAMWATER), la société Aluminium Cameroun (ALUCAM), la Société de développement du coton (SODECOTON) et le Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunal (FEICOM). Selon des informations, l’Etat projette de mener cette opération au plus tard le 31 décembre 2024, une période qui correspond avec la fin de l’accord triennal signé en 2021 avec le FMI.