Electricité : Le barrage Kikot-Mbebe se structure pour une production de 500 MW
La structuration du barrage hydroélectrique Kikot-Mbebe dans le versant sud du fleuve Sanaga englobant des localités des départements de la Sanaga-Maritime et du Nyong et Kellé a franchi un cap supplémentaire avec la nomination des premiers dirigeants de la Kikot-Mbebe Hydro Power Company (KHPC). Il s’agit respectivement du Président du conseil d’administration, le Camerounais Ahmat Tom et de son compatriote Lionel Omgba Oyono, nommé Directeur général adjoint, tandis que la Française Marlène Biessy, par ailleurs directeur général d’Electricité de France (EDF) au Cameroun a été désignée pour assumer les fonctions de Directeur général.
C’est à cette équipe que revient la responsabilité de dynamiser le projet de conception, d’aménagement, de construction et d’exploitation hydroélectrique de Kikot-Mbebe pour une production d’électricité de 500 Mégawatts (MW). En plus de cette centrale, sont prévus d’autres aménagements, notamment la construction d’une ligne haute tension de 400 Kv pour l’évacuation de l’énergie pour couvrir les localités environnantes et d’autres régions à travers le pays puisque cette énergie sera redistribuée sur le Réseau interconnecté sud (RIS). A date, ce projet est présenté comme le plus puissant du pays en la matière, d’où une énorme responsabilité pour les dirigeants désignés de la KHPC, une société détenue à parts égales par l’Etat du Cameroun et le groupe français EDF.
« Je tiens à dire que je suis extrêmement honoré et fière pour la désignation qui m’a été donné en tant que directeur général de la société KHPC. J’ai conscience des challenges et des enjeux que cela représente, je serai vraiment présente pour relever tous ces défis. Avec 500 MW que représente l’aménagement hydroélectrique de Kikot se sera le plus gros aménagement énergétique du Cameroun, mais également de la sous-région de l’Afrique centrale de l’horizon 2030, l’année de l’exploitation de cet aménagement. Le Cameroun dispose du fleuve Sanaga qui est le troisième potentiel énergétique hydroélectrique en Afrique. Après que le gouvernement est mis en place et construit un certain nombre de barrage réservoir », a précisé Marlène Biessy.
Pour mener à terme les travaux de construction du barrage hydroélectrique Kikot-Mbebe, il faudra au minimum mobiliser 650 milliards de FCFA conformément au plan de développement validé lors de la signature du protocole d’accord en 2019 et confirmé lors de la signature le 23 septembre 2023 par les deux parties du pacte actionnarial. Les études pour l’impact environnemental et social se poursuivent, des rencontres ayant été initiées dans ce sens depuis quelque temps entre le constructeur, les autorités et les populations riveraines. Il s’agira notamment d’évaluer des indemnisations, étant donné que plusieurs villages environnants seront déguerpis pour cause de travaux. En outre, le projet prévoit des appuis aux initiatives portées par des jeunes, le développement des filières agricoles, piscicoles, pastorales et le renforcement institutionnel des mairies des localités impactées par les travaux.
D’après des sources, l’aménagement de la KHPC devrait également permettre la réhabilitation de la route en vue d’assurer une fluidité de la circulation. Traduction, « ce projet n’est pas uniquement pour générer l’électricité. Nous voulons apporter aux populations camerounaises un appui sur le plan social, qui a pour objectif de recruter 3500 à 4000 employés et de valoriser les ressources et compétences camerounaise. On a également en tête d’utiliser les capacités locales qui devraient jouer un rôle important dans le cadre de ce projet », a assuré le Directeur général.
Faut-il le préciser, le Gouvernement camerounais et EDF ont signé respectivement en 2019 et 2021, des accords d’exclusivité et de développement pour le projet de construction du barrage de Kikot. Ainsi, au-delà des études techniques, la recherche des financements devrait immédiatement suivre. Sur la base ce planning, le closing financier devrait s’achever au plus tard en 2024, pour laisser place au lancement des travaux de construction 2025 et la mise en service de la centrale hydroélectrique en 2029.