GUICHET UNIQUE : Plus de 6500 milliards de FCFA mobilisés sur la plateforme électronique du GUCE
Dans cette interview, le Directeur Général du Guichet Unique des Opérations du Commerce Extérieur (GUCE) revient sur l’accord signé entre le Ministère des Finances, le GUCE et les Etablissements de crédit, la conjoncture socioéconomique internationale et les avancées de la digitalisation des procédures du commerce extérieur qui permettent une meilleure traçabilité et une meilleure sécurisation des recettes de l’Etat.
Monsieur le Directeur général, le 07 avril 2022, le GUCE a signé avec le Ministère des Finances et l’Association des Etablissements de Crédit (APECCAM), un protocole d’accord relatif au paiement sur la plateforme e-GUCE. Quels sont les contours de cet accord ?
Je remercie le journal L’Action pour l’intérêt qu’il porte sur les activités du Guichet Unique. Pour répondre directement à votre question, le nouveau protocole signé entre le Ministère des Finances, le GUCE et les Etablissements de crédit relatif au paiement des droits de douane, impôts, droits, taxes et redevances diverses sur la plateforme électronique du Guichet Unique, permet d’accroître les recouvrements et de sécuriser les recettes de l’Etat. En tant que structure dédiée à la simplification et à la facilitation des opérations du commerce extérieur à travers la digitalisation des procédures, le Guichet Unique est naturellement au centre de ce dispositif. Son expertise avérée en la matière devrait permettre entre autres, de favoriser une bonne connexion des Administrations techniques et des autres acteurs : Ministère de l’Agriculture et du Développement rural, Ministère du Commerce, Ministère de l’Elevage, des Pêches et Industries animales, Ministère des Forêts et de la Faune, Ministère de la Santé, Banques, Chambre de Commerce, d’Industrie, des Mines et de l’Artisanat, Douanes, Impôts, Société générale de surveillance (SGS), filière cacao-café, et de tous les utilisateurs de la plateforme E-Guce. Ceci permet d’assurer une meilleure traçabilité des opérations dans la collecte et le reversement des fonds et une meilleure sécurisation des recettes de l’Etat.
Le dispositif du GUCE peut-il gérer cette multiplicité d’acteurs quand on sait qu’avant ces opérateurs, il s’occupait déjà de la digitalisation des paiements de plusieurs autres structures ?
Evidemment, nous sommes en mesure d’accueillir d’autres acteurs sur notre plateforme électronique qui, comme indiqué, agrège déjà plusieurs opérateurs. Pionnier dans la digitalisation des procédures au Cameroun, le Guichet Unique entend pleinement jouer son rôle conformément aux missions qui sont
les siennes, intégrant notamment que la gouvernance électronique est devenue une approche incontournable pour adresser les problématiques de performance et de compétitivité des administrations, des organisations et des entreprises. Nous avons bon espoir que ce nouveau protocole permettra au GUCE de faire face efficacement aux obligations inhérentes à la disponibilité à la qualité de la plateforme.
Le ministre des Finances parlait au cours de cette cérémonie de la nécessité d’une couverture plus large des postes de collecte et de la mise en place des outils plus performants pour assurer la traçabilité des encaissements et des recouvrements. Qu’en est-il exactement ?
Il est important de préciser que le GUCE ne travaille pas en vase clos. Notre plateforme électronique est en quelque sorte le point focal où convergent des organismes qui interviennent dans le processus de facilitation des procédures du commerce extérieur. Pour vous faire une idée du niveau des opérations de paiement réalisées, avec des exigences de sécurité et de traçabilité, rien que pour le seul compte de l’Etat, depuis 2012, la plateforme e-GUCE a facilité la collecte et le reversement d’environ 6500 milliards de FCFA (Six Mille Cinq Cent Milliards de francs CFA). Cette performance est due à la collaboration constante et ingénieuse entre les ressources du GUCE et les experts de la Direction générale du Trésor, de la Comptabilité financière et de la Monnaie (DGTCFM), de la Direction générale des Douanes (DGD), de la Direction générale des Impôts (DGI), des banques, et bien d’autres acteurs, pour apporter des solutions toujours innovantes aux réalités de notre environnement.
Dans son rapport d’activité 2021, le ministère des Finances a souligné l’apport de la digitalisation des paiements qui a permis de booster les recettes à hauteur de 11% sur les véhicules, soit 201 milliards de FCFA en 2022 contre 132 milliards de FCFA en 2021. Quelles implications ont permis d’atteindre ce résultat ?
Comme nous l’indiquions plus haut, la digitalisation des paiements permet d’assurer la traçabilité et la sécurisation des recettes. La réduction des contacts physiques a considérablement réduit la corruption puisque les usagers ne sont plus obligés de se déplacer pour effectuer sur place leurs opérations de paiements. Les résultats parlent d’eumes. La satisfaction exprimée Monsieur le Ministre des Finances est une motivation et un encouragement pour être encore plus performant. Je saisis cette occasion pour lui exprimer toute notre gratitude pour la confiance qu’il n’a jamais cessé de nous manifester et pour son soutien constant. Toutefois, loin de dormir sur nos lauriers, nous devons poursuivre
et améliorer les processus de digitalisation pour atteindre des résultats plus importants car la mise en œuvre idoine des processus de paiement électronique est un levier important d’amélioration de la compétitivité de notre économie.
La survenue du Covid-19 et la guerre en Ukraine auront certainement un impact sur les opérations du commerce extérieur. Quelles sont les mesures prises par le GUCE pour y faire face ?
Le monde étant un village planétaire, cela va de soi que les crises politiques, économiques ou sociales de grande envergure ont un impact forcément négatif sur les activités. Pour revenir à la pandémie au Covid-19, le contexte de pandémie a transformé de façon brusque et inattendue le monde du travail. L’une de ces grandes transformations réside dans le recours élargi et accéléré au télétravail. Le GUCE étant déjà bien engagé dans la digitalisation, nous nous sommes très rapidement adaptés. En effet, dans la mesure où la plupart des procédures sont numérisées, les activités ont continué à se dérouler normalement avec les résultats plutôt positifs enregistrés. En ce qui concerne la crise ukrainienne, au-delà des drames humains auxquels nous assistons quotidiennement, c’est une véritable onde de choc qui déstabilise les marchés mondiaux de l’alimentation et de l’énergie. Malheureusement notre pays n’est pas épargné. Si rien n’est fait pour arrêter cette guerre, nous feront face à l’une des plus grandes crises mondiales des trente dernières années. La petite lueur d’espoir est la détermination du Président de la République et du Gouvernement de revoir les chaînes d’approvisionnement et pour ce qui nous concerne, de tout mettre en œuvre pour fluidifier davantage les échanges commerciaux.
Source: L’Action