Cameroun-Tchad : Lancement du projet d’interconnexion électrique
Le projet d’interconnexion électrique Cameroun et le Tchad (PIRECT) est sur une ligne évolutive après son lancement le 21 novembre 2023 à Yaoundé, au terme de la première session du comité de pilotage inter Etats. Après le lancement dudit projet en juin 2023 au Tchad, les deux pays se sont retrouvés au Cameroun marquant par la même occasion sa phase d’exécution qui vient « raffermir et consolider davantage le processus d’intégration en Afrique centrale », selon le Ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba.
En dehors des deux gouvernements, plusieurs bailleurs de fonds participent au financement de ce projet intégrateur estimé à 570 milliards de FCFA, notamment la Banque mondiale (BM), la Banque africaine de développement (BAD), la Banque islamique de développement (BID) et l’Union européenne (UE).
D’après la Banque mondiale, « l’opération approuvée est considérée par les deux pays comme un projet prioritaire qui leur permettra de relever les principaux défis auxquels sont confrontés leurs secteurs énergétiques respectifs. Elle assurera le financement de la première structure d’interconnexion haute tension d’Afrique centrale, mettant ainsi les sources d’énergie électrique propre du sud du Cameroun à la portée du nord du pays et du Tchad, et assurant ainsi à des millions d’habitants de ces deux pays un accès à une électricité fiable et abordable »,
Sur le plan pratique, 450 milliards de FCFA seront débloqués du côté du Cameroun, et 120 milliards de FCFA côté tchadien. La composante 1 à partir du Cameroun est constituée d’une ligne de transport haute tension de 225 kilovolts. D’une longueur de 514 km, elle partira de Ntui dans la région du Centre, à Wouro Soua dans l’Adamaoua consacrant ainsi l’interconnexion entre les réseaux Sud et Nord. Son alimentation proviendra du barrage de Nachtigal, en cours de construction pour une puissance installée de 420 Mégawatts (MW) qui devrait être opérationnel en fin d’année, bien que son exploitation optimale est prévue pour septembre 2024.
Pour ce qui est de la composante 2 qui porte essentiellement sur l’interconnexion Cameroun-Tchad, elle comprend l’électrification le long du corridor sur un linéaire de plus de 800 km de câble afin de fournir de l’énergie électrique à 478 localités dont 409 au Cameroun et 69 au Tchad. La composante 3 permettre l’extension et la réhabilitation du réseau électrique de Ndjamena au Tchad et d’autres localités environnantes.
« Le renforcement de l’interconnexion électrique régionale est particulièrement important pour la croissance, la création d’emplois et la transformation économique. Le nouveau projet va démontrer clairement les avantages économiques de l’intégration régionale, mais il jouera aussi un rôle crucial dans l’amélioration de l’accès à l’électricité pour des populations qui comptent parmi les plus pauvres du continent, contribuant ainsi à réduire les inégalités », a souligné la Banque mondiale.