Economie et Finance

Cameroun-Tchad-Centrafrique : Les enjeux du 4è forum tripartite

Le Cameroun et ses deux voisins de l’hinterland, la Centrafrique et le Tchad, participent du 9 au 11 janvier 2023 à Kribi, au 4è forum tripartite. Ces assises interviennent dans un contexte de reprise de l’activité économique internationale, notamment le transport maritime qui a été lourdement perturbé par la pandémie de COVID-19.

Sur le thème « Allègement des procédures », ce forum a pour objectif d’apporter des solutions efficaces aux tracasseries rencontrées dans les différents corridors en vue de fluidifier les échanges entre le Cameroun d’une part, et la Centrafrique et le Tchad d’autre part, deux pays voisins dépourvus de façade maritime et dont les ports de Douala et de Kribi servent de ports d’attache. D’après des témoignages, le corridor Douala-Bangui-Ndjamena fait l’objet de plusieurs tracasseries, entre autres, multiplication des contrôles de police et de gendarmerie, multiples check-points, difficultés de circulation liées au mauvais états du réseau routier, et bien d’autres difficultés qui impactent négativement les activités.

Pourtant, ce sont en moyenne 400 millions de tonnes de marchandises en provenance ou en partance pour le Tchad et la Centrafrique qui transitent par les ports de Douala et de Kribi. En 2023 par exemple, le trésor public camerounais a engrangé près de 3000 milliards de FCFA de redevance douanière et fiscale pour les échanges commerciaux et économiques avec les deux pays.

En vue de rendre les échanges plus attractifs entre les Cameroun et les deux pays, les autorités camerounaises ont pris un faisceau de mesures dont certaines portent déjà des fruits. Dans ce sillage, le Port autonome de Douala (PAD) a aménagé dans l’enceinte portuaire, un espace de 10 hectares pour le chargement et le déchargement des marchandises destinées au Tchad et à la Centrafrique. La digitalisation des procédures sous les auspices du Guichet unique des opérations du commerce extérieur (GUCE) permet non seulement de réduire les délais et les coûts de passage des marchandises sur le territoire camerounais, mais facilite également les paiements, limitant des déplacements du Tchad et de la Centrafrique vers le Cameroun, des procédures dématérialisées pouvant se faire partout où l’on se trouve. Par ailleurs, le Conseil national des chargeurs du Cameroun (CNCC) a construit une base logistique dans la banlieue de Douala pouvant accueillir 2000 camions. La construction d’une base à Kousseri et bientôt à Ngaoundéré participe de ce souci de fluidifier davantage les échanges entre le Cameroun et ces pays enclavés.

De l’avis des usagers, beaucoup reste à faire pour fluidifier le transport des marchandises entre le Cameroun et la Centrafrique et le Tchad, à cause de l’affairisme et de la corruption qui gangrènent l’activité.

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