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BEAC : Yvon Sana Bangui, nouveau gouverneur

Les chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) réunis le 09 février 2024 en session extraordinaire par visioconférence, ont confirmé la nomination du Centrafricain, Yvon Sana Bangui au poste de gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) en remplacement du Tchadien, Abbas Mahamat Tolli, arrivé en fin de mandat. Une nomination qui vient confirmer la proposition de la République centrafricaine dont le poste revenait de droit selon le principe de rotation institué en 2010.

Pour les sept prochaines années, il reviendra à ce cadre maison, âgé de 49 ans qui aura passé ces deux dernières décennies au sein de la Banque centrale, de diriger le gouvernement de l’Institut d’émission monétaire de l’Afrique centrale, lui qui occupait depuis 2021, les fonctions de Directeur central de la comptabilité, du budget et du contrôle de gestion de la BEAC. A ce titre, il était le rapporteur de la Commission budgétaire générale (CBG), et principal interlocuteur des deux organes de contrôle, à savoir le Comité d’audit et le collège des Censeurs.

La nomination du nouveau gouverneur conformément aux dispositions édictées intervient à point nommé. Il vient mettre un terme aux dissensions internes observées ces dernières quarante-huit heures. D’un côté, le Directeur général du contrôle général (DGCG) de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), Blaise Eugène Nsom qui avait adressé une correspondance le 06 février 2024 aux membres du gouvernement de la BEAC avec pour objet, l’« arrêt des activités de monsieur le gouverneur », ce qui avait provoqué une controverse au sein de la banque centrale.

Réagissant à cette note, Abbas Mahamat Tolli rappelait que « la procédure de passation des charges est clairement établie et sera assurée par le président du comité ministériel de l’UMAC (Union monétaire de l’Afrique centrale) ». Autrement dit, « il n’appartient donc pas au DGCG de créer ses propres normes au sein de la banque centrale. A ce jour, aucun responsable institutionnel de la CEMAC n’a quitté ses fonctions sans que la conférence des chefs d’État n’ait préalablement nommé son remplaçant ». A sa suite, le vice-gouverneur, Michel Dzombala enfonçait le clou, soulignant à grand trait qu’« en conséquence, les dispositions de votre lettre n° 052/DGCG/2024 du 06 février 2024 sont nulle et sans effet » affirmant qu’en « enfin, je souhaite vivement vous inviter à faire preuve de retenue et de discernement dans vos prises d’initiatives ».

Vivement que la nomination du nouveau gouverneur ramène rapidement la sérénité au sein de cette institution, dans un environnement difficile où la banque centrale de par ses missions, joue un rôle non négligeable pour le développement des économies de la sous-région.   

Titulaire entre autres, d’un diplôme d’études supérieures approfondies en informatique et en communication, il est également titulaire d’un double Master en économie et en gestion publique, le nouveau gouverneur a suivi de nombreuses formations professionnelles notamment dans le domaine de la politique monétaire et financière.

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