Déploiement : La BC-PME veut financer l’agro-industrie
La Banque camerounaise des Petites et moyennes entreprises (BC-PME) continue son offensive sur l’agro-industrie après avoir ouvert un guichet dédié pour le secteur agro-pastoral.
Après l’ouverture d’un guichet spécialement pour le financement des activités agro-pastorales, en l’occurrence, les farines locales, l’aviculture, les céréales, cacao-café et la pisciculture, la banque publique annonce l’extension de son domaine d’intervention à travers le financement de l’agro-industrie. Une stratégie qui vient renforcer la création d’un guichet agricole visant la réduction considérablement, le gap de financement du secteur agricole qui constitue au vu de son potentiel, un véritable levier de contribution à la sécurité alimentaire nationale et au développement de l’économie rurale. En effet, il est créateur d’emplois et couvre la majorité des effectifs du secteur productif à hauteur de 60% et assure 30% de la production nationale.
Selon le Directeur général adjoint de la BC-PME, Amadou Haman, cette entité publique va accroître ses interventions sur ce secteur de production qui souffre de l’absence d’un accompagnement d’une banque agricole. « A ce titre, la BC-PME s’inscrit en priorité depuis 2023 dans la nouvelle dynamique gouvernementale d’import-substitution de la SND30, notamment à travers le programme intégré d’import-substitution agro-pastorale et halieutique pour le triennat 2024-2026 », a-t-il expliqué.
Autrement dit, « convaincue que la transformation structurelle de notre économie passera par l’augmentation de la productivité des exploitations agricoles et dans l’optique d’accompagner la vision gouvernementale contenue dans la SND30, la BC-PME S.A s’est dotée d’un plan opérationnel adéquat afin d’assurer son alignement à cette vision et amorcer efficacement son orientation stratégique en vue de se focaliser sur ses missions ».
De manière concrète, la BC-PME va accompagner des acteurs de certaines chaînes de valeurs et filières notamment le riz, l’oignon, le maïs dans la production et surtout la transformation de leurs produits. D’après des sources, la structuration du processus de financement est à sa phase de finalisation. Pour cela, la BC-PME s’est « donnée les moyens pour atteindre des objectifs escomptés », rassure-t-on.
Il y a quelques années, la BC-PME avait déjà ouvert un guichet spécifique de 200 millions de FCFA pour l’encadrement et l’accompagnement des activités du secteur agricole à travers l’implémentation du projet de Transformation et de valorisation des produits agricoles et agroalimentaire (TRANSFAGRI). Objectif, renforcer les compétences des ressources humaines dans les filières spécifiques, financer en amont, la production des matières premières et en aval, la distribution et les activités connexes.
D’après des sources, la BC-PME en activité depuis 2015 et dotée d’un capital initial de 10 milliards de FCFA et avec pour seul et unique actionnaire l’Etat entend faire du secteur agricole un filon pour autant que faire se peut donner plus de tonus à ses activités, d’autant que cette banque aurait accumulé une perte de plus de 3 milliards de FCFA au cours des trois dernières années. Le Fonds monétaire international (FMI) a officiellement demandé aux autorités camerounaises de la restructurer avec la possibilité d’ouvrir le capital aux investisseurs privés et de la recapitaliser à hauteur de 20 milliards de FCFA ce qui permettrait à la BC-PME de fonctionner avec plus d’efficacité.