Economie et Finance
Afrique centrale : Réflexion pour la création de la Haute autorité monétaire
Le protocole régissant la Haute autorité monétaire et des marchés financiers de l’Afrique centrale prévue par la rationalisation des Communautés économiques régionales (CER) a franchi un palier supplémentaire en prélude à la sixième réunion du conseil des Ministres du Comité de pilotage de la rationalisation des Communautés économiques Régionales en Afrique Centrale (COPIL/CER-AC) qui se tient les 06 et 07 juin 2024 à Yaoundé.
Les représentants des gouverneurs des banques centrales et nationales des trois communautés économiques sous régionales, en l’occurrence, la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEAMC), la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et la Communauté économique des pays des grands lacs ( CEPGL) ont planché sur la mise en place de la Haute autorité monétaire, une structure transitoire devant chapeauter l’ensemble des banques centrales en assurant la circulation et la convertibilité des six monnaies qu’on rencontre dans les 11 pays qui constituent ces trois communautés.
Une unanimité semble se dégager du fait que la co-existence de six monnaies distinctes dans la sous-région freine en grande partie les échanges commerciaux intra-zone et limite l’accès aux marchés financiers régionaux, constituant ainsi un réel obstacle à l’intégration et au développement socio-économique de la Communauté. Dans une perspective visant à renforcer les relations économiques en Afrique centrale, « il est donc impératif d’apporter des solutions adéquates pour favoriser une intégration économique plus fluide, plus dynamique et fondée sur une architecture financière et monétaire stable, davantage inclusive, robuste et capable d’accompagner durablement le développement de la sous-région », a souligné le Ministre camerounais des Finances, Louis Paul Motaze.
Les conclusions des experts qui seront examinées par le conseil des ministres des onze pays, seront ensuite transmises à l’appréciation des chefs d’Etat pour validation. Faut-il le préciser, le chef de l’Etat camerounais Paul Biya a été désigné par ses pairs pour présider les travaux de coordination devant déboucher sur la rationalisation des CER. A terme, cette Haute autorité monétaire devrait amener à la création de la Banque centrale de l’Afrique centrale et d’une monnaie commune.
