La marche à reculons…
La gouvernance des entreprises publiques reste questionnable sur la base du ratio potentiel-rendement. Ce constat amène l’Etat à ressusciter de vieilles recettes, en l’occurrence, les Contrats de Performance (CP) dans l’optique d’améliorer la performance des entreprises.
Fait rarissime, le Gouvernement a officiellement reconnu que dans le cadre de la mise en œuvre de la réforme des Entreprises et des Etablissements Publics (EEP) des carences managériales plombent l’efficacité de ces outils de production.
Pour les Pouvoirs publics les CP constituent une solution efficace pour la compétitivité des entreprises en ce sens qu’ils mettent un accent sur des moyens et des modalités d’évaluation des résultats obtenus.
D’une durée de trois à cinq ans, ces contrats de performance peuvent être d’ordre opérationnel, technique, économique ou financier. Leur généralisation à l’ensemble du portefeuille de l’Etat à compter du 1er janvier 2023 jusqu’au 31 décembre 2024 laisse transparaître l’espoir que les Pouvoirs publics fondent sur ce « nouveau » modèle de gouvernance.
Le retour aux contrats de performance est la résultante de l’échec des EEP dans l’accomplissement de leurs missions statutaires et dans la génération de profits. Egalement indexés, « le poids important de ces structures sur les finances publiques, à travers des opérations d’apport de trésorerie, de subventions ou de recapitalisation par l’Etat; les risques budgétaires pour l’Etat, dont la responsabilité pourrait être appelée du fait du passif global et l’encours important des engagements financiers de ces structures ».
En définitive, que faut-il attendre de la nouvelle gouvernance prônée par l’Etat ? Faudrait-il le rappeler, dans la décennie 1990 le Gouvernement avait déjà misé sur les contrats de performance en vue de relever l’efficacité des entreprises publiques. Une opération qui intervenait à la suite du Programme d’Ajustement Structurel (PAS) imposé au Cameroun par le Fonds monétaire international (FMI).
Au finish, entre restructuration, cession et privatisation des entreprises publiques, les contrats de performance avaient essentiellement produit des résultats mitigés. La gouvernance publique ne s’étant pas particulièrement améliorée entre temps, le risque reste très élevé que les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Achille Mbog Pibasso