CEMAC : la BEAC relève les taux directeurs pour contenir une inflation galopante
La poussée inflationniste menace la stabilité de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEAMC) au point de nécessiter des mesures urgentes pour inverser cette tendance haussière. Réuni le 26 septembre 2022 à Yaoundé pour sa troisième session annuelle, le Comité de Politique Monétaire (CPM) de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) a revu à la hausse deux des principaux taux directeurs en vue de contenir une inflation galopante qui pourrait culminer à 5,2% en décembre 2022 avec un pic envisagé à 5,7% en 2023. Un taux d’inflation largement au-dessus de la norme communautaire admise qui est de 3% en zone CEMAC.
Après avoir examiné l’évolution récente dc la conjoncture économique ainsi les perspectives macroéconomiques au niveau international que sous-régional, le CPM a décidé de relever de 50 points de base le Taux d’Intérêt des Appels d’Offres (TIAO) de 4,00% à 4,50 % et le Taux de la Facilité de prêt marginal de 5,75% à 6,25%. A travers le relèvement de ces taux directeurs, la BEAC veut rendre le refinancement auprès de la Banque centrale plus coûteux pour les banques commerciales ce qui devrait réduire la création de la monnaie, souvent tributaire de l’inflation.
Restent inchangés, le Taux de la Facilité de dépôt à 0,00%, les coefficients des réserves obligatoires à 7,00% sur les exigibilités à vue et 4,50% sur les exigibilités à terme. Tenant compte de cet environnement économique, « le CPM a resserré les conditions d’éligibilité au refinancement de la BEAC des créances privées à court terme, en cohérence avec l’orientation de la politique monétaire de la Banque centrale ».
Malgré ce contexte difficile, le CPM a noté des signaux positifs pour les économies de la sous-région. Un rebond d’activités en relation avec le dynamisme observé dans tous les secteurs de production ainsi que l’évolution favorable des termes de l’échange. Ce qui devrait se traduire avec un taux de croissance de 3,2% en 2022, en hausse comparativement au 1,5% en 2021, porté principalement par la bonne tenue du pétrole.
Avec Financial Afrik